Esperance, Norseman, Balladonia : Le grand départ !

Arrive un moment il faut bien se jeter à l'eau...

Nous aurons du mal à quitter cette dernière plage du partir mais la date de retour de location approche et il nous faut nous rendre à Alice Springs. La seule route praticable pour nous traverse une région désertique sur plus de 1500km. C'est plus long qu'une traversée du Nord au Sud de la France ! Et quand on parle de désertique, il faut s'imaginer que les seules habitations le long de la route sont les stations services espacées d'environ 300km chacune et ou le prix de l'essence s'envole à presque 2$ le litre. C'est la portion de route que nous redoutions le plus mais qu'il va falloir se farcir pour finaliser cette première partie de notre road-trip Australien. A 90 voir 100km/h de moyenne et une consommation de 12L au 100km, soit 450km d'autonomie, nous prévoyons 3 jours de traversée et des arrêts a toutes les stations. 

La seule distraction envisageable le long de la route est un terrain de golf, le plus long du monde, avec ses 18 trous alignés sur les 1500km de route de Norseman à Nullarbor. Il y a également un musée exposant des débris de l'ancienne station spatiale américaine arrivée en fin de vie, qui a été volontairement désintégrée en grande partie dans l'atmosphère de notre planète, avec ce désert sud-australien comme point de chute. Réserve d'eau, plein d'essence et pneus vérifiés nous nous lançons donc dans cette aventure sans plus d'appréhension que ça au final. 

En réalité, au bout des premières centaines de kilomètres, nous sommes fascinés par les paysages de savane dignes des plus grands reportages du "National géographic". Nous nous sommes éloignés de la côte et de ses plages paradisiaques pour nous enfoncer dans le bush australien. Les premières centaines de kilomètres se feront au travers de forêts d'arbustes clairsemés aux couleurs pâles et verdâtre, se couvrant de reflets argentés comme pour se protéger d'un ensoleillement ininterrompu. Les bords de routes et la terre environnante sont toujours rouges ocre, caractéristique de l'outback australien, dès que l'on quitte la côte.

Après deux heures de route, des buissons remplacent rapidement ces forêts d'arbustes. Le panorama aux alentours se transforme assez rapidement en un décor méditerranéen peuplé par un étonnant mélange de maquis et de conifères nains et argentés dont je ne saurai citer le nom savant. Je les appellerai des "maquifères". Cette végétation ne nous quittera plus pendant les 200 à 300 km qui suivront. Nous atteignons maintenant la partie rectiligne la plus longue de toutes les routes d'Australie : 146km sans le plus insignifiant des virages. Nous ferons un break à mi-parcours avec comme point de chute du jour, une "rest area". 

Derrière ce nom qui invite à la farniente, il faut s'imaginer plus simplement un parking en terre en bord de route avec des toilettes sèches comme seul bâtiment aux alentours et quelques routiers de passage. Deux ou trois caravanes de touristes stationnées un peu plus loin sur l'air de repos font heureusement parti de la fête, nous évitant de nous retrouver en tête à tête avec Bob, Robert et leur road train, ces camions tractant de multiples remorques et pouvant atteindre jusqu'à 53m en longueur. Nous avalerons quelques fruits et légumes en guise de repas histoire découler notre stock avant le passage des contrôles sanitaire. Nous venons de découvrir sur le trajet que l'importation de fruits et légumes n'est pas autorisée d'un territoire à l'autre du fait du risque d'importation de certains type de mouches et maladies des fruits... Questions mouches, ils nous semble que ça fait belle lurette qu'elles ont traversé les frontières...