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vendredi 21 novembre 2014

De Port Lincoln a Uluru : la grande remontée vers le centre rouge




Après une nuit profitable pour nous remettre de nos émotions de la veille, nous reprenons la route vers le Nord, à destination du centre rouge. Cet autre Road Trip doit nous permettre d'aller à la rencontre de l'une des attractions majeures de l'Australie : l'Ayers Rock ou Uluru en langue aborigène, le célèbre "monolithe" sacré, visible sur toutes les cartes postales.



21/11/2014 De Port Lincoln à Woomera en passant par Port Augusta


Nous nous arrêtons tout d'abord en chemin pour refaire le plein de fruits, viandes et produits frais avant cette nouvelle traversée du désert. Dans cette direction, il n'y a en effet point d'océan mais un désert de terre rouge abritant tantôt une base militaire et ses zones interdites, tantôt une ville de mineurs à la recherche de pierre précieuse sous un soleil de plomb. Bilan des courses : 300$... Un conseil au passage, qui nous a souvent été rabâché : ne jamais faire les courses le ventre vide !!


Vue de notre BBQ
Nous filons donc directement à la première zone de BBQ sur notre chemin. Par chance, c'est une magnifique zone de pique-nique aménagée en bord de mer qui nous attend. Franchement, les Australiens sont vraiment les rois du BBQ partagé. C'est vraiment ancré dans leurs mœurs et nous nous y habituons très vite également. La ville de Whyalla, 3ème plus importante du South Australia, nous permettra ainsi de déguster nos côtelettes d'agneaux avant leur date limite de consommation (3$ au lieu de 13$ ça vaut le "coût") avec une splendide vue sur l'océan.



Promo sur table et chaises de jardin avant l'hiver !
Après une courte halte dans un parc paysagé sans grand intérêt à nos yeux, nous enchaînons, repus, une large portion de route sans nous arrêter. Nous suivons le tracé d'une voie de chemin de fer doublée d'une canalisation qui m'intrigue. Y a-t-il du pétrole ou du gaz au milieu de ce désert ? Car l'environnement dans lequel nous évoluons maintenant est redevenu aride et plat. Même les aires de repos sont on ne peut plus spartiates comme en atteste cette photo souvenir. 

Ce décor se déroule sous nos yeux pendant près de 300 bornes jusqu'à notre stop pour la nuit : le parking d’une roadhouse près de la ville de Pimba. Cette « Rest Area » gratuite (les dons sont cependant acceptés) est sans charme mais possède toutes les commodités (douches payantes, wc, eau) ce qui reste exceptionnel au milieu de ce désert.

La nuit sera terrible ! Il fait chaud, plus de 35°C et les moustiques sont présents nous obligeant à nous calfeutrer dans la voiture. Nous pensons à sortir la tente mais la zone poussiéreuse du parking ne s’y prête pas (mauvais souvenir d’un camping poussiéreux sur le GR20). Une légère brise fera notre bonheur en s’infiltrant par les moustiquaires des fenêtres pendant que nous nous endormons en contemplant un magnifique ciel étoilé.
Plus tard au cœur de la nuit nous sommes réveillés par des flashs lumineux incessants accompagnés très rapidement par des craquements et des grondements assourdissants. Le ciel va nous tomber sur la tête foi de Gaulois ! C’est le plus gros, le plus mystique et un des plus angoissants orages que nous ayons connu. Autant dire que nous n’avons pas dormi confortablement. Cette traversée vers Uluru s’avère coriace.



22/11/2014 De Woomera à Marla en passant par Coober Pedy : Au pays de Mad Max !


Rambo !
Nous nous levons fatigué. La température du matin est plus agréable mais déjà les premiers rayons du soleil nous chauffent le corps. Nous profitons alors de la fraîcheur matinale pour aller visiter la ville de Woomera. Créée de toute pièce par l’armée, elle permet aux militaires de se loger à proximité de la zone interdite que nous devons traverser. Cette zone, créée aux lendemains de la seconde guerre mondiale, est une base de lancement de missiles et engins spatiaux. Elle permet de tester et de développer les missiles et bombes nucléaires du Commonwealth. Elle fut à son apogée lors de la course aux armements de la guerre froide. Cette ville nous a semblé désaffectée lors de notre visite. Nous prendrons quelques clichés des vestiges d’engins balistiques avant de reprendre la route sous un soleil de plomb.


Nous enchaînons de nouveau les kilomètres en pleine canicule pour profiter au maximum de l’ambiance climatisée de notre van. Le décor est toujours aussi désertique jusqu’à ce que survienne de nulle part un immense lac aux rives sans limites. Nous ne savons pas s'il contient de l'eau douce ou salée mais découvrir une vaste étendue d'eau non évaporée au milieu de ce climat hostile nous paraît improbable. A regarder la carte, ce serait le "lake Hart", un des plus petits de la région (5km de large)...



Nous continuons notre route en longeant une voie de chemin de fer et toujours ce fameux pipeline qui nous intrigue. Nous les suivrons jusqu’à notre destination touristique du jour : la ville de Coober Peddy. Nous croiserons tout le long de notre périple des familles d'Emus. Ce sont des sortes d'autruches du désert, les mêmes que j'avais croisé lors d'un footing sur la côte ouest. Une des spécificités de ces animaux est liée à l'éducation des petits qui se fait au contact du père après leur naissance. Les plus gros que nous ayons vu faisait bien 2m au garrot ! Ils viennent picorer près des routes pour les plus chanceux, ou servent de paillassons sous les roues des roads-trains à la place des kangourous...


Cette ville est une aberration humaine comme le dit si justement le Lonely. Elle est en plein désert, sans arbre, ni eau, infestée de mouches et avec pas moins de 50°C en été et des températures négatives l’hiver. Ce n’est pas par hasard que les paysages de la région ont été choisis pour tourner un des épisodes de la saga Mad Max (le n°3). La seule raison d’être de cette ville est d’abriter dans son sol une des plus grande réserve d’Opale connues à ce jour. Rien de mieux que de faire un petit tour dans un des musées existant, comme le « Old Timer Mine » pour en apprendre un peu plus sur ces pionniers.


Alors 3x à gauche puis 2x à droite et...
Je crois que nous sommes perdus !
Nous sommes plongés dans l’ambiance des mines des années 20 et des conditions de travail des mineurs. Ils ne sont pas exploités car indépendants et souvent propriétaires de leur parcelle de terrain. Les effondrements sont plutôt rares car l’environnement dans lequel ils évoluent est très stable. Mais le travail en sous-sol est pénible et les outils de l’époque ne permettent pas une exploitation industrielle. Après la venue des pionniers, les femmes et quelques familles se sont installés à proximité ce qui donnera naissance à cette bourgade.




Une autre des particularités de Coober Peddy est liée à l'architecture des habitations. Ce sont en réalité des maisons troglodytes, creusées en sous-sol ou dans les collines environnantes, parfois au sein même de la mine en exploitation. Cette architecture permet de réguler la température intérieure des maisons. Avec 23°C de moyenne environ toute l’année, ces habitations permettent encore aujourd’hui de s’affranchir de la climatisation. Croyez nous, avec plus de 42°C à l’ombre lors de notre passage, 23°C c’est vraiment très frais et agréable. Et c’est valable pour les églises également.

Maisons troglodytes de Coober Peddy

Nous aurons également la réponse à notre questionnement des deux précédents jours. Face au développement de la ville, une liaison par chemin de fer fut aménagée jusqu’à Adelaïde, permettant ainsi le ravitaillement en eau des habitants. Les besoins en eau donneront plus tard naissance à un pipeline pour alimenter cette ville qui semble aujourd’hui encore bien active. La plus grosse opale a d’ailleurs été trouvée récemment dans la zone (en 1999 de mémoire), faisant le bonheur et la richesse de son jeune propriétaire et entretenant le mythe de faire fortune rapidement. Il est même possible de louer un bout de terrain pour en explorer ses richesses. Plus de 44 nationalités sont aujourd’hui présentes dans cette ville de plus de 3000 habitants. Avis aux amateurs !
Un petit lien vers le blog de mon cousin qui s'est transformé en vrai chercheur d'opale. 


Epaves de voitures devant
le "Confort Inn" Hotel
Pour être plus terre à terre, la plupart des mineurs cumulent les petits boulots pour survivre et leurs conditions de vie ne sont pas les plus enviables. Il n’y a qu’à voir les paysages de désolation en pleine ville avec les nombreuses épaves de voitures dépecées dans les jardins ou abandonnées au coin des rues poussiéreuses. Ça ne sent pas vraiment le luxe. Le producteur de Mad Max n’a pas eu besoin des décors d’Hollywood à coup sûr !






Suite à ce stop souterrain rafraîchissant, nous continuons notre route en longeant pendant plusieurs dizaines de kilomètres des monticules de terre coniques presque parfaits. Ce sont autant de tas de terre que d’exploitations et de trous dans le sol. Les explorateurs des sous-sols désertiques semblent bel et bien actifs dans la région.



Un monticule de terre = un accès à une mine



Ces paysages « volcaniques » artificiels nous suivrons jusqu’à la prochaine station essence de Marla et son camping accolé qui offre douches et piscine. En plein désert et après une nuit chaotique, nous ne nous faisons pas prier quitte à débourser quelques dollars et sans même regarder la couleur de l’eau… Dommage, la piscine ce sera pour une autre fois ! Nous profitons néanmoins d’un splendide coucher de soleil.




23/11/2014 En route vers Ayers rock


Paysage du centre rouge


Après une nouvelle nuit de transpiration à chercher l'air frais sans se faire dévorer par l'une des bestioles dont le pays a le secret, nous reprenons la route pour le centre rouge. Les paysages monotones depuis 2 jours semblent se transformer petit à petit. Les plaines désertiques de Coober Pedy laissent place à des routes légèrement vallonnées. La terre aux alentours se couvre d'une robe de couleur rouge vive et de petits arbres font leur apparition.
Certains ressemblent à un mélange de pins et de saule pleureur avec leurs touffes d'épines souples et tombantes. Nous observons même des sortes de noix, ou boules de pin, à l'extrémité des branches. Étant spécialistes en botanique, nous les surnommerons les "pinatouf" de la famille des arbres à touffe.



Perdu ! Ca c'est le mont Conner,
souvent confondu avec Uluru.
Ceci étant dit, nous arrivons à proximité d'Uluru et découvrons alors un énorme complexe touristique avec ses hôtels, piscine, restaurants, supermarché et même son aéroport en plein milieu du désert ! Après des semaines de voyage loin des touristes, nous avons un peu peur. Heureusement pour nous, le camping que nous rejoignons est pratiquement vide. La plupart des touristes viennent en avion, dorment à l'hôtel après une photo souvenir du caillou rougi par les rayons du soleil couchant puis repartent aussitôt pour une autre destination. Encore une fois, les ravages du tourisme de masse semblent faire leur effet. Moi je dis qu'on devrait supprimer les vacances... des autres ;)


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