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jeudi 27 novembre 2014

Kings Canyon : oasis en plein centre rouge ?


Après 3 jours passés à Yulara, près d’Uluru, il ne nous reste plus beaucoup de temps pour visiter les lieux adjacents avant de rejoindre Alice Springs. Nous décidons donc de nous limiter au parc national de « Kings Canyon ».

Vue panoramique de Kings Canyon



On the road again...


En chemin nous apercevons de nouveau le « Mont Conner », semblable aux rochers de la monument valley des Etats-Unis. Nous l’avions entraperçu à l’aller et nous nous étions demandé si c’était Uluru. D’après le Lonely, nous ne sommes pas les seuls à le confondre. Au final le rocher d’Uluru que l’on voit sur les cartes postales n’est pas le seul au milieu de ce désert. Il y a plusieurs phénomènes similaires dans les environs et même sur la côte ouest de l’Australie (le plus haut). Mais la spiritualité d’Uluru est unique.


Nous faisons le plein à une station service qui s’avèrera être la plus chère de tout notre parcours : 2,38$ le litre au lieu du 1,45 de moyenne. Nous sommes servis par une tchèque en working & Holidays avec qui Bara fait un brin de conversation. La république tchèque est certes un petit pays mais ils voyagent pas mal.
Nous arrivons enfin aux alentours de 10h au départ des randonnées de Kings Canyon, après plus de 5h de route en ligne droite et une bifurcation au 300ème kilomètre qu’il ne faut pas louper. La conduite est vraiment particulière et monotone mais les paysages que nous traversons, à base de terre rouge et d’arbres à touffes, nous maintiennent éveillés (ci-dessous trois spécimens observés).

 






Kings Canyon

Le Rim trail, boucle de 3-4h permettant de randonner sur le Canyon à flanc de falaise est fermé pour cause de température excessive (>36°C). Une clôture en interdit l’accès et des avertissements indiquant qu’une vidéosurveillance est en place nous ferons rebrousser chemin. Après réflexion, nous avons du mal à gober le fait qu’ils aient pu installer une vidéosurveillance en plein désert. Tous les moyens sont bon pour décourager les touristes les plus aventureux. En tout cas je suis de nouveau blasé et frustré. Nous entamons alors une autre randonnée devant nous conduire à un point de vue de l’intérieur du canyon, beaucoup moins impressionnant. Nous sommes pratiquement arrivés que Bara se souviens d’avoir vu une ultime balade à flanc de falaise qui pourrait fermer après 11h pour les mêmes raisons que le rim trail. Nous faisons donc demi-tour à pas de course et nous dirigeons vers ce 3ème trail.


Ça grimpe et il fait chaud. Le temps et la chaleur nous rappellent les canyons américains de l’Arizona mais les couleurs et les paysages sont différents. Nous faisons maintenant face au rocher abritant la cascade photogénique apparaissant sur toutes les cartes postales et brochures touristiques. Pour nous, point de cascade mais un rocher on ne peut plus sec. La cascade est en fait éphémère et n'apparaît qu’en cas de forte pluie.





Nous continuons notre balade jusqu’à nous retrouver face à une porte à sens unique permettant de rejoindre la boucle du « rim trail ». Nous apercevons alors des personnes de l’autre côté ayant semble-t-il ignorées l’interdiction d’accès pour forte chaleur et la soit disant vidéo surveillance. Il est vrai qu’il fait chaud mais ce n’est pas assommant non plus. J’arrive à ouvrir la porte qui n’est condamnée que d’un côté et nous passons le pont permettant de rejoindre le trail. Je suis beaucoup moins frustré surtout que l’oasis du « Garden of Eden » et ses cascades d’eau rafraîchissantes nous faisaient de l’œil. Nous croisons peu après un énorme varan qui fera sursauter Bara avant d’amorcer notre descente dans les entrailles du canyon.


Les multiples escaliers en bois noir aménagés contrastent avec la couleur rouille des rochers du canyon et sont du plus bel effet. Nous nous croyons dans un des films d’Indiana Jones ou le trésor recherché serait ce fameux jardin d’Eden et son oasis perdu. Palmiers, eucalyptus, un océan de verdure fait progressivement son apparition à mesure que nous suivons ce filon d’eau perdu au milieu de ce désert de roche. Nous ne pouvons malheureusement pas nous baigner pour préserver le lieu et éviter de polluer l’environnement aquatique. Ce jardin naturel nous offre cependant un coin d’ombre bienvenue pour une pause méritée. Nous ne traînons cependant pas de façon à éviter de se retrouver sur le chemin aux heures les plus chaudes de la journée. 


 



Nous nous arrêtons un peu plus loin pour admirer les beautés des falaises verticales du canyon avant de continuer notre chemin qui descend progressivement. La balade annoncée pour 3 à 4 h de marche est bouclée en 2h30 en comptant les pauses. Ce n’est pas la première fois que nous nous apercevons que les temps indicatifs de randonnée sont fortement rallongés par le parc national. Nous pensons que c’est plus une façon de faire peur aux touristes les moins sportifs pour éviter qu’ils ne s’engagent sur des sites de randonnée au-delà de leur capacité. En même temps, les moyens de secours en plein désert sont limités et doivent être fort coûteux. C’est quelque part une conséquence du tourisme de masse qui permet à des personnes non préparées ou inexpérimentés d’accéder à des sites de randonnée difficiles (par la chaleur). Il est cependant dommage de ne pas laisser le choix aux autres de s’y aventurer.


Nous avons pris l’initiative de faire ce trail à nos risques et péril. Nous ne pensons pas avoir été en danger une seule fois du fait de la chaleur (déshydratation, déséquilibre électrolytique…) mais nous ne débarquons pas d’un avion ou d’un bus climatisé non plus. Cela fait plusieurs mois que nous évoluons dans cet environnement aride. Pour ceux qui seraient tentés de transgresser les interdits, il faut bien avoir en tête qu’au-delà d’une vigilance appuyée, le corps à ses limites et qu’un conditionnement est parfois nécessaire pour un européen non habitué à évoluer dans un environnement aride. A bon entendeur !


Cette balade nous aura en tout cas ouvert l’appétit. Des BBQ étant présent dans le coin, nous en profitons pour faire cuire une dernière pizza. Entre temps un dingo (chien sauvage) nous rendra visite furtivement avant de disparaître dans la nature. Entre la chaleur étouffante et cette présence animale en plein désert, nous ne nous faisons pas prier pour reprendre la route rapidement et espérer atteindre la ville phare du centre rouge : Alice Springs.


C'est la dernière étape de notre périple en van débuté à l'ouest, mais pas la dernière de l'Australie. Nous ne ferons qu'un passage dans cette ville qui nous permettra surtout de rejoindre la côte est de l'Australie en avion, après avoir déposer le van. Prochain arrêt : Cairns et la grande barrière de corail.





dimanche 23 novembre 2014

Entre Business et spiritualité : bienvenue à Uluru

Face nord-ouest d'Uluru au coucher du soleil


Représentation schématique de
la partie immergée du rocher (wikipedia)
Nous voici maintenant face à cet emblème de l’Australie : Uluru en langue aborigène, rebaptisé l’Ayers Rock par les européens. Cet énorme rocher trône au milieu de la savane tel un monolithe. Certains disent qu’il faut plutôt le considérer comme un iceberg dont la partie visible n’est qu’une infime part de ce caillou. En réalité, les scientifiques supposent que ce rocher possède deux extrémités à l’air libre, tel un boomerang dont 80% de la surface serait enterrée. Car ce rocher n’est pas unique dans les paysages aux alentours. Il fait face, 50km plus loin, aux rochers d’Olgas ou Kata Tjuta en langue aborigène. Ces rochers ne sont pas sortis du sol suite à un mouvement des plaques tectoniques. Ils ne sont pas nés non plus d’une poussée magmatique. Ils ont toujours existés, tels des cailloux ancrés dans la croute terrestre. Plus résistants que les matériaux du sol aux alentours, ils sont restés en place pendant que l’érosion faisait s’affaisser les terrains aux alentours. On peut s’imaginer un galet sur une plage de sable qui resterait en place alors que la mer creuse et retire le sable sur ses pourtours.



Bref, c’est assez unique. Surtout le rocher d’Uluru qui demeure un seul et même bloc alors que ses cousins, les Kata Tjuta, se sont transformés en 36 boulders (dômes) de pierre. Nous apercevons bien l’érosion sur le sommet d’Uluru par les traces de ruissellement des eaux de pluie qui devraient finir de sculpter d’ici quelques millions d’années ce rocher pour lui donner un aspect similaire à ses voisins à l’ouest. Car les Kata Tjuta représentent en effet ce que pourrait devenir Uluru à force d’érosion. Mais pour le moment il affiche sa différence en résistant à l’air du temps. 



Une autre des raisons qui lui vaut son succès touristique et son admiration sans limite, est liée à la beauté du coucher de soleil sur son flanc ouest. Et là, c’est le drame ! Des bus touristiques viennent tous les soirs déverser leur flot de touristes pour figer dans le temps une photo souvenir du coucher de soleil sur ce magnifique monument naturel qu’est Uluru. Il y a heureusement un parking dédié pour les bus. Pour autant, un flot de voitures de location est également visible sur le parking ou nous sommes installés. Ce n’est pas bondé mais nous sommes en période creuse. Nous n’osons même pas imaginer les lieux en période touristique hivernale ou les températures sont beaucoup plus supportables.


En ayant mis plusieurs jours à traverser la moitié de l’Australie par nos propres moyens, nous nous sentons beaucoup plus méritant de contempler ce mystique rocher que les touristes arrivés par avion le matin même. Ça a du bon, parfois, d’avoir des sites inaccessibles par la route. Non pas qu’il faille interdire aux gens de s’émerveiller devant la nature, mais peut être de limiter cet émerveillement à ceux qui auront transpiré pour y arriver. Surtout que ce tourisme de masse a un effet pervers sur ce parc national qui a du se réinventer pour éviter de détruire son écosystème.

De notre côté nous dégustons notre bière, préalablement mise au frais, en attendant que le soleil rejoigne progressivement l’horizon. Il est pour le moment caché par un ciel voilé jusqu'à ce qu'une brèche de ciel bleu nous fasse espérer une issue plus positive de ce coucher de soleil qui devrait faire rougir les flancs de ce rocher. Nous n’en avons qu’un bref aperçu ce soir-là et nous restons sur notre faim. Nous partons finalement avant la nuit noire pour rejoindre notre campement. Nous envisageons cependant de nous rattraper demain en gravissant le sommet du rocher à la lueur de l’aube afin de profiter du lever de soleil sur les Kata Tjuta. 



25/11/2014 : Uluru - Kata Tjuta : National Park ou attrape touriste ?

Face sud-est d'Uluru au matin
La nuit sera de nouveau courte. La fatigue cumulée des 3 derniers jours de route se fait ressentir mais la chaleur écrasante nous empêche une nouvelle fois de tomber dans un sommeil profond. A 4h30 nous sommes levés et partons avant le lever du soleil prévu à 5h30 pour rejoindre le point de départ de la rando sur Uluru. Nous serons vite calmés. La montée est interdite de nuit jusqu’à 7h00 le matin l’été, c’est-à-dire en dehors des horaires de ronde des rangers. A 6h00 nous sommes déjà en plein jour et en plus de la luminosité qui est idéale pour les photos, la température est parfaite pour grimper. Je ne comprends vraiment pas cette interdiction. Nous prenons rendez-vous pour 7h00 au pied d’Uluru en espérant y grimper. En attendant, nous partons admirer le lever du soleil sur une esplanade aménagée.
Les touristes sont encore plus nombreux qu’hier. Les bus et les voitures partagent la même plate-forme d’observation. C’est vraiment déplaisant d’avoir fait tant de kilomètres pour se retrouver au milieu d’une foule d’italiens, de français, d’allemand et d’asiatiques qui font leur grand retour. Nous ferons tout de même de splendides photos avant de tenter une nouvelle fois notre grimpette sur Uluru .



Peine perdue, la montée est toujours interdite et les contrevenants sont menacés de recevoir une prune (700$ l’amende à priori). Ce n’est plus à cause de la nuit mais des nuages et du risque de pluie… euh vraiment vous nous prenez pour des jambons ? Il y a peut-être un nuage à l’horizon mais rien d’inquiétant ! En lisant de plus près les panneaux, nous nous rendons compte que la montée est le plus souvent fermée : température excessive (>36°C), vitesse du vent supérieure à 20km/h, masse nuageuse de plus de 20%, overnight… Nous avions également été prévenus que les aborigènes ne souhaitaient pas voir les touristes monter sur Uluru pour tout un tas de raisons diverses et parfois contradictoires. Dans ce cas pourquoi avoir installé des piquets et des cordes pour en faciliter et sécuriser l’escalade ? Pour attirer les touristes et leur faire cracher leur fric avant d’afficher la couleur ? Car l’entrée du parc est la plus chère que nous ayons dû payer. 25$ par personnes (au lieu de 15$ par voiture) soit 50$ pour faire une photo du coucher et du lever du soleil et éventuellement le tour du rocher. Cela nous a tout l’air d’un business juteux pour un grand nombre de personnes. Peut-être ont-ils peur que l’interdiction définitive d’accès au sommet ne fasse plonger la fréquentation touristique du site comme le souligne si justement le Lonely…



En tout cas je suis bien frustré de ne pouvoir monter sur ce caillou qui permettrait d’avoir une vue unique sur cette région désertique. Surtout après une semaine de voiture à traverser les régions on ne peut plus désertiques. Il m’est inimaginable de ne pas grimper en haut d’une montagne. C’est quelque chose de spirituel pour moi, un challenge constamment renouvelé pour être baigné de l’atmosphère de la vallée ou du désert dans le cas présent. Nous décidons donc de rester une journée de plus pour se laisser une nouvelle chance de l’escalader. La température au soleil est de plus en chute libre depuis aujourd’hui et devient plus supportable. Nous profitons alors du reste de la matinée pour aller admirer les sommets aux alentours, les Kata Tjuta.



les Kata Tjuta : une vision futuriste d'Uluru

Les Kata Tjuta et ses 36 dômes ou "boulders"

50 kilomètres nous séparent de ces autres curiosités de la nature. La route nous parait bien longue et nous profitons d’un point de vue en chemin pour faire un break. Un premier panneau annonce la couleur : la « valley of the winds » est fermée pour cause de température excessive… Ils le font exprès ou quoi ? Nous avons marché avec plus de 40°C dans les canyons aux Etats-Unis et dans le parc de Karijini en Autralie. Pourquoi tout interdire dans ce parc ?
Nous pensons que le tourisme de masse en est en grande partie responsable. En même temps, si les touristes après 4h d’avion climatisé, 4h de bus climatisé, une nuit à l’hôtel climatisé font une balade de 2h à découvert sous 40°C (température à l’ombre), il n’est pas étonnant qu’il y ait des accidents. Ce n’est peut être pas une raison pour mettre tout le monde dans le même bain. Les capacités de discernement des gens n’ont semble-t-il pas été jugées suffisante par les autorités. Les statistiques ont dû confirmer leur crainte mais pour ma part, je ne respecterai pas l’interdiction cette fois-ci (interdiction qui sera levée dans la matinée).


Un rocher au relief digne
d'une palette d'artiste peintre
Nous entamons donc la marche dans la « Valley of the wind » avant 11h. Les monts Olgas nous dominent et nous admirons la surface de ces rochers, très similaire à celle d’Uluru. Nous avons l’impression de faire face à la palette d’un peintre utilisant un dégradé de rouge, orange, rouille. La surface irrégulière du rocher me fait penser à un tableau de maître peint au couteau avec ses tâches de couleur imbriquées les unes dans les autres. La matière particulière de ce rocher accentue encore le côté spirituel et mystique que nous commençons à ressentir en se promenant aux alentours.





Nous ferons quelques photos des lieux avant de se faire rejoindre par un groupe organisé que nous fuirons. Avec près de 8km parcourus en 2 à 3h, la balade s’avérera très jolie mais fatigante surtout la fin du parcours sous un soleil de plomb. Ce sera suffisant pour Bara qui ne m’accompagnera pas sur une randonnée adjacente qui conduit à la Walpa Gorge.


Cette gorge est encastrée au pied de deux dômes des Kata Tjuta dont les parois verticales sont du plus bel effet. En plus d’offrir un coin d’ombre, cette gorge est un oasis en plein désert qui abrite une riche faune et flore venus chercher de quoi s’abreuver pour s‘épanouir. Cette courte rando est d’autant plus splendide au soleil couchant parait-il. Je crois le Lonely sur parole mais mon estomac me fera signe de rejoindre Bara pour déjeuner. Au menu, notre première pizza au BBQ ; )


En comparaison à d’autres Backpackers, nous avons la chance de disposer d’un frigo dans notre van ce qui permet d’avoir régulièrement des produits frais plutôt que des conserves. Mais au bout d’un mois de route, nous ressentons le besoin de varier notre alimentation. Au-delà des viandes et poissons grillés, nous avons déjà tenté les fajitas et enchiladas au BBQ qui se sont avérées une réussite. Aujourd’hui, nous avons décidé de revisiter le BBQ à l’Australienne en y apportant un côté latin : la pizza !
Ce sera encore une fois une réussite qui comblera de bonheur notre estomac. En plus du soleil, la chaleur du BBQ aura fini par m’achever et me convaincra de finir ma digestion dans la piscine du camping. Un bonheur en plein milieu du désert ! Si l’on oubli le côté écologique, le tourisme de masse n’a pas que des mauvais côté au final… Ce sera notre seule activité de l’après-midi. La chaleur est trop oppressante même si les températures semblent avoir diminuées par rapport à la veille.


Ce soir là nous retournons voir le coucher de soleil sur Uluru. Nous espérons avoir un ciel dégagé pour profiter au maximum du rougeoiement du rocher. Magnifique ! Breathtaking ! Contempler ce rocher nous apporte tout un tas de vibration faisant ressurgir le côté spirituel des lieux. La douceur de cette fin de journée s’ajoute à la beauté des lieux nous permettant d’apprécier pleinement ce moment.
Les photos sont sublimes même si quelques mouches s’inviteront sur un ou deux clichés, venant quelque peu perturber notre quiétude. Nous réussirons à les canaliser le temps de figer numériquement les paysages qui se dévoilent sous nos yeux. Ce parc national est un endroit particulier qui mérite un détour.




Le soleil ayant disparu et la nuit s’installant, nous décidons de revenir à l’hôtel avant la nuit noire. Sur la route du retour, nous aurons la chance d’admirer une incroyable coloration du ciel. Un dégradé de mauve, rouge, orange avec en fond de plan les silhouettes des dômes des Kata Tjuta. Inoubliable ! Les coucher de soleil dans l’outback australien sont d’une incroyable beauté.



Pour nous remettre de nos émotions, notre stock de bière étant à sec, nous décidons de nous poser dans un bar à proximité du camping. Il dispose également d’une partie restauration sous forme de viandes à faire griller soi-même. Des saucisses de crocodile, émeu, kangourou et bœuf accompagnerons donc notre pinte de Pale Ale locale. Nous faisons ce soir-là une riche rencontre avec nos voisins de BBQ.


Mario et Roser sont un couple d’espagnol (mais catalans avant tout), avec qui nous partagerons notre repas. Le filling est très bon et nous passerons toute la soirée à boire des bières et partager nos histoires et notre vécu. Nous parlons voyage et notamment Polynésie française qui fera rêver Roser et qui mettra sous pression Mario. Nous aborderons aussi l’aspect politique et de la Catalogne, au cœur de l’actualité, et découvrons la proximité de leur langue avec le français. Les discussions en anglais s’alimenterons d’elles même jusque tard le soir, au fur et à mesure que nous descendrons les pintes de bière. Nous passons une très agréable soirée. Ils ne sont que de passage et visitent l’Australie version avion et court séjour. Nous gardons tout de même contact. Nous nous reverrons en Europe à coup sûr ! En définitive, la plupart des rencontres que nous faisons se font au bar, quel que soit le pays.



26/11/2014 : Lever de soleil sur les Kata Tjuta et rando autour d'Uluru

Nous nous levons à nouveau en pleine nuit, afin de rejoindre la plateforme d’observation des Kata Tjuta. L’endroit est beaucoup moins touristique qu’Uluru. Malheureusement un ciel nuageux ne permettra pas de faire rougir les rochers qui resteront ternes car peu exposés. Nous avons tout de même en tête les images du coucher de soleil de la veille. Face à l’agressivité des mouches à cet endroit, nous ne nous ferons pas prier pour quitter rapidement les lieux.


Nous nous rendons une fois de plus au pied d’Uluru pour vérifier l’accessibilité du sommet. Aujourd’hui c’est la vitesse du vent qui est prétextée pour en interdire l’accès. Nous sommes décidément convaincu de la volonté des autorités de bloquer l’accès. Je suis blasé et frustré. Je décide néanmoins de laisser tomber (l’idée de transgresser les règles m’ayant traversé l’esprit plus d’une fois). Bara s’était déjà fait une raison et n’avait plus envie d’y monter. Il nous reste notre plan de secours qui est la randonnée de 10km autour du rocher. Il fait plutôt bon et le soleil n’est pas encore à son apogée ce qui nous laisse encore du sursis avant la grosse chaleur de la journée. Bara est encore un peu « murgée « de la veille. Je ne fais pas le malin non plus et les bouteilles d’eau seront de grand secours. 



Vue satellite du rocher d'Uluru (wikipedia)
En suivant le parcours, nous découvrons que certaines faces du rocher sont interdites à prendre en photo car sacrée encore une fois. Il ne manquerait plus qu’ils nous interdisent de regarder ! Nous respecterons les lieux et les consignes (plus ou moins) mais sans réelle conviction. Le tour d’Uluru nous permettra de voir l’envers du décor. L’aspect monobloc de ce rocher n’est pas une constante. Il nous paraîtra également moins rectangulaire que ce que l’on pourrait croire. Nous nous amuserons à nommer certaines de ses aspérités. Une forme de vague de ce côté-ci, une bouche de ce côté-là, un morceau de gruyère ou de fromage fondu pour cette autre aspérité et enfin un cœur ou plutôt une fraise… Non, un poumon dit Bara ! Bref, notre imagination nous fera passer le temps car la randonnée est quelque peu monotone.

      Vague                               (mise en situation)



Bouche                                         Gruyere fondu                          Poumon     


Nous en finirons avec ce parc par la visite du centre d’information Aborigène plutôt bien fait. La lecture de leur histoire nous convaincra de l’aspect spirituel des lieux et surtout des conséquences du tourisme de masse sur l’équilibre du parc. Le mal est fait et il sera dur de revenir en arrière surtout lorsque les enjeux financiers sont au cœur du problème. Bref, ce n’est que le début pour les aborigènes d’une longue reconquête de leur terre. 

Nous rejoignons à nouveau notre camping en début d’après-midi et profiterons de notre temps libre pour avancer sur notre blog et profiter de la piscine. Nous ferons un ultime apéro avec le coucher de soleil sur la face Sud-est d’Uluru suivant les conseils du Lonely. Les couleurs s’avèrent décevantes. Ce n’est pas le meilleur endroit mais l’ambiance est agréable du fait de l’absence de touristes. Il sera alors temps de rejoindre notre camping pour la nuit avec un petit cidre pression au passage au bar. Nous quitterons définitivement ce parc demain matin avec l’esprit reposé.


vendredi 21 novembre 2014

De Port Lincoln a Uluru : la grande remontée vers le centre rouge




Après une nuit profitable pour nous remettre de nos émotions de la veille, nous reprenons la route vers le Nord, à destination du centre rouge. Cet autre Road Trip doit nous permettre d'aller à la rencontre de l'une des attractions majeures de l'Australie : l'Ayers Rock ou Uluru en langue aborigène, le célèbre "monolithe" sacré, visible sur toutes les cartes postales.



21/11/2014 De Port Lincoln à Woomera en passant par Port Augusta


Nous nous arrêtons tout d'abord en chemin pour refaire le plein de fruits, viandes et produits frais avant cette nouvelle traversée du désert. Dans cette direction, il n'y a en effet point d'océan mais un désert de terre rouge abritant tantôt une base militaire et ses zones interdites, tantôt une ville de mineurs à la recherche de pierre précieuse sous un soleil de plomb. Bilan des courses : 300$... Un conseil au passage, qui nous a souvent été rabâché : ne jamais faire les courses le ventre vide !!


Vue de notre BBQ
Nous filons donc directement à la première zone de BBQ sur notre chemin. Par chance, c'est une magnifique zone de pique-nique aménagée en bord de mer qui nous attend. Franchement, les Australiens sont vraiment les rois du BBQ partagé. C'est vraiment ancré dans leurs mœurs et nous nous y habituons très vite également. La ville de Whyalla, 3ème plus importante du South Australia, nous permettra ainsi de déguster nos côtelettes d'agneaux avant leur date limite de consommation (3$ au lieu de 13$ ça vaut le "coût") avec une splendide vue sur l'océan.



Promo sur table et chaises de jardin avant l'hiver !
Après une courte halte dans un parc paysagé sans grand intérêt à nos yeux, nous enchaînons, repus, une large portion de route sans nous arrêter. Nous suivons le tracé d'une voie de chemin de fer doublée d'une canalisation qui m'intrigue. Y a-t-il du pétrole ou du gaz au milieu de ce désert ? Car l'environnement dans lequel nous évoluons maintenant est redevenu aride et plat. Même les aires de repos sont on ne peut plus spartiates comme en atteste cette photo souvenir. 

Ce décor se déroule sous nos yeux pendant près de 300 bornes jusqu'à notre stop pour la nuit : le parking d’une roadhouse près de la ville de Pimba. Cette « Rest Area » gratuite (les dons sont cependant acceptés) est sans charme mais possède toutes les commodités (douches payantes, wc, eau) ce qui reste exceptionnel au milieu de ce désert.

La nuit sera terrible ! Il fait chaud, plus de 35°C et les moustiques sont présents nous obligeant à nous calfeutrer dans la voiture. Nous pensons à sortir la tente mais la zone poussiéreuse du parking ne s’y prête pas (mauvais souvenir d’un camping poussiéreux sur le GR20). Une légère brise fera notre bonheur en s’infiltrant par les moustiquaires des fenêtres pendant que nous nous endormons en contemplant un magnifique ciel étoilé.
Plus tard au cœur de la nuit nous sommes réveillés par des flashs lumineux incessants accompagnés très rapidement par des craquements et des grondements assourdissants. Le ciel va nous tomber sur la tête foi de Gaulois ! C’est le plus gros, le plus mystique et un des plus angoissants orages que nous ayons connu. Autant dire que nous n’avons pas dormi confortablement. Cette traversée vers Uluru s’avère coriace.



22/11/2014 De Woomera à Marla en passant par Coober Pedy : Au pays de Mad Max !


Rambo !
Nous nous levons fatigué. La température du matin est plus agréable mais déjà les premiers rayons du soleil nous chauffent le corps. Nous profitons alors de la fraîcheur matinale pour aller visiter la ville de Woomera. Créée de toute pièce par l’armée, elle permet aux militaires de se loger à proximité de la zone interdite que nous devons traverser. Cette zone, créée aux lendemains de la seconde guerre mondiale, est une base de lancement de missiles et engins spatiaux. Elle permet de tester et de développer les missiles et bombes nucléaires du Commonwealth. Elle fut à son apogée lors de la course aux armements de la guerre froide. Cette ville nous a semblé désaffectée lors de notre visite. Nous prendrons quelques clichés des vestiges d’engins balistiques avant de reprendre la route sous un soleil de plomb.


Nous enchaînons de nouveau les kilomètres en pleine canicule pour profiter au maximum de l’ambiance climatisée de notre van. Le décor est toujours aussi désertique jusqu’à ce que survienne de nulle part un immense lac aux rives sans limites. Nous ne savons pas s'il contient de l'eau douce ou salée mais découvrir une vaste étendue d'eau non évaporée au milieu de ce climat hostile nous paraît improbable. A regarder la carte, ce serait le "lake Hart", un des plus petits de la région (5km de large)...



Nous continuons notre route en longeant une voie de chemin de fer et toujours ce fameux pipeline qui nous intrigue. Nous les suivrons jusqu’à notre destination touristique du jour : la ville de Coober Peddy. Nous croiserons tout le long de notre périple des familles d'Emus. Ce sont des sortes d'autruches du désert, les mêmes que j'avais croisé lors d'un footing sur la côte ouest. Une des spécificités de ces animaux est liée à l'éducation des petits qui se fait au contact du père après leur naissance. Les plus gros que nous ayons vu faisait bien 2m au garrot ! Ils viennent picorer près des routes pour les plus chanceux, ou servent de paillassons sous les roues des roads-trains à la place des kangourous...


Cette ville est une aberration humaine comme le dit si justement le Lonely. Elle est en plein désert, sans arbre, ni eau, infestée de mouches et avec pas moins de 50°C en été et des températures négatives l’hiver. Ce n’est pas par hasard que les paysages de la région ont été choisis pour tourner un des épisodes de la saga Mad Max (le n°3). La seule raison d’être de cette ville est d’abriter dans son sol une des plus grande réserve d’Opale connues à ce jour. Rien de mieux que de faire un petit tour dans un des musées existant, comme le « Old Timer Mine » pour en apprendre un peu plus sur ces pionniers.


Alors 3x à gauche puis 2x à droite et...
Je crois que nous sommes perdus !
Nous sommes plongés dans l’ambiance des mines des années 20 et des conditions de travail des mineurs. Ils ne sont pas exploités car indépendants et souvent propriétaires de leur parcelle de terrain. Les effondrements sont plutôt rares car l’environnement dans lequel ils évoluent est très stable. Mais le travail en sous-sol est pénible et les outils de l’époque ne permettent pas une exploitation industrielle. Après la venue des pionniers, les femmes et quelques familles se sont installés à proximité ce qui donnera naissance à cette bourgade.




Une autre des particularités de Coober Peddy est liée à l'architecture des habitations. Ce sont en réalité des maisons troglodytes, creusées en sous-sol ou dans les collines environnantes, parfois au sein même de la mine en exploitation. Cette architecture permet de réguler la température intérieure des maisons. Avec 23°C de moyenne environ toute l’année, ces habitations permettent encore aujourd’hui de s’affranchir de la climatisation. Croyez nous, avec plus de 42°C à l’ombre lors de notre passage, 23°C c’est vraiment très frais et agréable. Et c’est valable pour les églises également.

Maisons troglodytes de Coober Peddy

Nous aurons également la réponse à notre questionnement des deux précédents jours. Face au développement de la ville, une liaison par chemin de fer fut aménagée jusqu’à Adelaïde, permettant ainsi le ravitaillement en eau des habitants. Les besoins en eau donneront plus tard naissance à un pipeline pour alimenter cette ville qui semble aujourd’hui encore bien active. La plus grosse opale a d’ailleurs été trouvée récemment dans la zone (en 1999 de mémoire), faisant le bonheur et la richesse de son jeune propriétaire et entretenant le mythe de faire fortune rapidement. Il est même possible de louer un bout de terrain pour en explorer ses richesses. Plus de 44 nationalités sont aujourd’hui présentes dans cette ville de plus de 3000 habitants. Avis aux amateurs !
Un petit lien vers le blog de mon cousin qui s'est transformé en vrai chercheur d'opale. 


Epaves de voitures devant
le "Confort Inn" Hotel
Pour être plus terre à terre, la plupart des mineurs cumulent les petits boulots pour survivre et leurs conditions de vie ne sont pas les plus enviables. Il n’y a qu’à voir les paysages de désolation en pleine ville avec les nombreuses épaves de voitures dépecées dans les jardins ou abandonnées au coin des rues poussiéreuses. Ça ne sent pas vraiment le luxe. Le producteur de Mad Max n’a pas eu besoin des décors d’Hollywood à coup sûr !






Suite à ce stop souterrain rafraîchissant, nous continuons notre route en longeant pendant plusieurs dizaines de kilomètres des monticules de terre coniques presque parfaits. Ce sont autant de tas de terre que d’exploitations et de trous dans le sol. Les explorateurs des sous-sols désertiques semblent bel et bien actifs dans la région.



Un monticule de terre = un accès à une mine



Ces paysages « volcaniques » artificiels nous suivrons jusqu’à la prochaine station essence de Marla et son camping accolé qui offre douches et piscine. En plein désert et après une nuit chaotique, nous ne nous faisons pas prier quitte à débourser quelques dollars et sans même regarder la couleur de l’eau… Dommage, la piscine ce sera pour une autre fois ! Nous profitons néanmoins d’un splendide coucher de soleil.




23/11/2014 En route vers Ayers rock


Paysage du centre rouge


Après une nouvelle nuit de transpiration à chercher l'air frais sans se faire dévorer par l'une des bestioles dont le pays a le secret, nous reprenons la route pour le centre rouge. Les paysages monotones depuis 2 jours semblent se transformer petit à petit. Les plaines désertiques de Coober Pedy laissent place à des routes légèrement vallonnées. La terre aux alentours se couvre d'une robe de couleur rouge vive et de petits arbres font leur apparition.
Certains ressemblent à un mélange de pins et de saule pleureur avec leurs touffes d'épines souples et tombantes. Nous observons même des sortes de noix, ou boules de pin, à l'extrémité des branches. Étant spécialistes en botanique, nous les surnommerons les "pinatouf" de la famille des arbres à touffe.



Perdu ! Ca c'est le mont Conner,
souvent confondu avec Uluru.
Ceci étant dit, nous arrivons à proximité d'Uluru et découvrons alors un énorme complexe touristique avec ses hôtels, piscine, restaurants, supermarché et même son aéroport en plein milieu du désert ! Après des semaines de voyage loin des touristes, nous avons un peu peur. Heureusement pour nous, le camping que nous rejoignons est pratiquement vide. La plupart des touristes viennent en avion, dorment à l'hôtel après une photo souvenir du caillou rougi par les rayons du soleil couchant puis repartent aussitôt pour une autre destination. Encore une fois, les ravages du tourisme de masse semblent faire leur effet. Moi je dis qu'on devrait supprimer les vacances... des autres ;)